SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française

Lot 333
Aller au lot
Estimation :
400 - 600 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 380EUR
SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française
Lettre autographe, signée «G. Sand», adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, 13 ou 14 mai 1837]; 4 pages in-8°. «Mon cher Pélican, J'espère que selon vos habitudes poétiques vous exagérez un peu, et que vous n'êtes aussi triste de m'avoir quitté que vous le prétendez. Je ne suis pas d'un caractère bien regrettable, et quand on ne m'aime pas par dessus tout, et en dépit de tout, on ne m'aime presque pas du tout. Il n'est pas nécessaire que j'inspire de grandes affections à tous ceux qui m'approchent et soyez ertain que si je ne puis pas vivre longtems avec ceux qui ne les ressentent pas, du moins je n'en leur en veux nullement d'avoir été sévère dans leur jugement sur moi. Je n'en estime que plus leur sagesse car je pense bien que je suis très romanesque et très rêveuse dans mes rêves d'amitié absolue. [...] Mais mon prosélytisme s'arrête aux frontières de la vallée noire. Croyez le bien. et ne pensez pas que parce que vous les avez franchies, je vous frappe de mes pédantesques anathèmes. J'ai bien des amis qui me préfèrent des milliers de gens, à commencer par eux-mêmes (ce qui est parfaitement légitime et naturel), et je vous assure que j'accepte encore avec reconnaissance la part qu'ils me font, car il n'est pas dit que je mérite davantage. J'espère que vous ne partez pas pour Royan. M. Laporte vous en empêchera. Il doit savoir que la vie retirée, ensevelie, de la famille et de la province ne vous convient pas. Vous êtes lancé dans une carrière qui peut et qui doit vous conduire à l'indépendance et si vous travaillez consciencieusement à quelque chose de mieux encore. Cultivez la donc et jouissez-en, tout en même tems, soit à Paris, soit en Italie. Vous auriez un peu le brillant de la vie d'artiste, et si vous ne pouvez le réaliser tout de suite, vous pouvez toujours le rêver tant que vous ne mettez pas entre vous et lui le rideau de cette vie d'épicées à laquelle vous vous êtes condamné ici, et que vous ne supporteriez peut-être pas mieux ailleurs. [...]
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue